logo
post cover

Les recettes Marmicon

Charlie Pelletier
Charlie Pelletier

23 July 2022

Interrogeons les injonctions sociales à propos de ce qu'il faudrait faire pour être heureux, en bonne santé...

Une partie du développement personnel se veut très directif quant à la marche à suivre pour "aller bien, aller mieux". D'ailleurs, il n'y a qu'à poser la question à Google pour s'en rendre compte 🧐. "Comment être heureux ?" Des centaines de sites bourrés de conseils plus magnifiques les uns que les autres s'offrent à nous.


Voici, selon les premiers résultats Google, une liste non exhaustive des choses nécessaires pour être heureux.se ou bien dans sa vie :  


- contrôler son alimentation : 

- faire du sport tous les jours

- renforcer son estime de soi

- faire la paix avec le passé

- s'accorder des petits plaisirs

- développer sa créativité

- être déterminé

- garder le contrôle

- être optimiste

- être stable émotionnellement

- être conscient de ses actes

- se libérer de ses masques

- être amoureux

- avoir des buts

- donner un sens à sa vie

- s'accepter

- profiter de la vie

- dépasser sa zone de confort

- avoir une routine

- être courageux



Boom! Y a de quoi péter un cable... En plus, tout le monde propose une méthode de changement plus magnifique que celle du voisin. Laquelle choisir ? Et puis par quoi commencer ? 🧐


Commençons par ne rien faire du tout et réfléchir deux minutes.


Premier problème. On nous présenterait presque le bonheur ou le "mieux-être" comme on présente un dessert dans un restaurant chic : génoise de confiance en soi avec ses morceaux d'estime de soi, servi avec sa crème d'optimisme assaisonnée de contrôle et de détermination. 🍰 Marmicon bonjour !


Deuxième problème. "Pour être heureux, il faut s'aimer" ; no shit Sherlock ! Mais comment on fait pour s'aimer ? Techniquement, que doit-on faire ? Comment se sent une personne qui tente depuis des années de s'aimer, qui n'y arrive pas et qui lit un article écrit par un stagiaire lui suggérant que pour être heureuse elle doit s'aimer ? Cela entraîne forcément un sentiment d'échec et d'impuissance qui, à eux deux, détruisent le peu de volonté qui restait chez cette personne pour s'en sortir. En soi, s'aimer et avoir confiance en soi sont importants. Le problème n'est pas le fond du message mais sa forme, la manière dont on nous le propose : tout paraît facile, évident et ordonné.


Facile ? On nous vend un rêve, celui de la facilité et du non-effort pour changer et être mieux dans sa vie. Nous suivons les prescriptions et hop, on va mieux. Really ? Une fois confronté à la réalité, c'est une autre affaire. Ces pseudo conseils sont impossibles à tenir et transforment le rêve en cauchemar. Cerise sur le gâteau : c'est de notre faute si cela ne marche pas ; après tout, c'était une méthode miracle ! Nous sommes déçus de ne pas changer et nous culpabilisons de ne pas avoir réussi à changer. Bravo Google ! 👏 Par définition, un rêve est séduisant mais il relève du monde de l'imaginaire. Une partie de l'équation nous est cachée : les efforts à fournir pour changer et les difficultés que nous pourrions rencontrer sur notre chemin. Notre attention est uniquement orientée vers les résultats positifs et non sur le chemin à parcourir ou nos motivations.  


Evident ? J'entends par évident ce qui va de soi. Non, le changement ne va pas de soi. Pourquoi ? D'abord, même si nous désirons changer nous ne savons pas forcément quoi changer. Notre mal-être peut être flou et les solutions pour y remédier aussi. Ensuite, une part consciente de nous-mêmes ne souhaite pas forcément changer car ce serait se confronter à l'inconfortable et à la peur. Oui, changer c'est aller vers des zones potentiellement bienfaitrices pour soi mais qui font aussi peur car elles sont inconnues ! Enfin, notre inconscient non plus n'aime pas le changement. Lui, ce qu'il aime c'est la répétition, peu importe qu'elle nous fasse du bien ou pas. Souvent, nous savons intellectuellement que telle chose n'est pas bonne pour nous et pourtant, nous y revenons sans trop savoir pourquoi. Ah cet inconscient...


Ordonné ? Le changement psychologique n'est jamais, au grand jamais, linéaire. Au contraire, nous réfléchissons, nous changeons, nous progressons, nous revenons sur nos pas. C'est grâce à ce grand méli-mélo que le changement est robuste : nous prenons le temps de passer et repasser par des chemins. Ce mouvement solidifie au fur et à mesure le changement.


Donc tout changement demande plus ou moins de temps et d'efforts. S'appuyer sur des écrits expliquant que pour être bien dans sa vie il faut faire ceci ou cela est hasardeux. 


Changer implique forcément de s'appuyer sur des choses qu'on ne peut trouver nulle part ailleurs qu'à l'intérieur de soi : nos désirs, nos besoins, nos valeurs, nos ressentis, notre histoire, notre personnalité... Les désirs (Je veux) sont beaucoup plus moteurs que les règles (Il faut). Si ce travail est difficile pour vous, la psychothérapie est là pour ça ! Elle est un outil puissant pour vous aider à identifier ce qui vous constitue, à opérer un tri et à agir en fonction de ce qui est bon pour vous.


Commentaires

EANQA n'est pas un service d'urgence. Pour toute urgence, contactez le 15.

logo

La bonne thérapie commence par le bon psy

NOS SERVICES

Pour les entreprises

Pour les CPTS

Pour les établissements de santé

PARTENAIRE

LUSHA

EANQA soutient la Charte d'engagements éthiques et déontologiques en e-santé mentale lancée par l’Association MENTALTECH

© 2023. Tous droits résversé